


À ce compte-là autant faire comme Guy Gavriel Kay et reprendre l’histoire réelle sans le poids de la véracité historique. Ou alors sortir du paradigme médiéval-magique-dongeon&dragon. Un tel processus est déjà un peu à l’œuvre, par exemple dans la flintlock fantasy où est introduit l’usage des armes à feu. Notez tout de même la modestie de l’innovation…

La solution de l’originalité évoquée ci-dessus peut bien entendu faire l’affaire, mais faudra frapper fort. Tenez comme dans « Le Cycle des Démons » de Peter V. Brett où des démons émergent toutes les nuits de la terre, mais ce genre de roman reste l’exception plutôt que la règle.
N’est-ce pas la feuille de route de notre bonne vieille science-fiction ?
Remarquez que cette formule fonctionne à merveille au cinéma et dans la littérature jeunesse qui vendent à tour de bras des univers de SF. Et si de nos jours cette formule ne fonctionne pas aussi bien en Littérature, c’est un autre sujet. Et rien n’empêche son retour, un retour d’ailleurs déjà présent au travers d’œuvres commises par des auteurs périphériques au genre lui-même. Ce sont les Bernard Weber avec Les Fourmis, Andy Weir avec Seul sur Mars, Hugh Howey avec Silo. Ils se caractérisent par la non-prise en compte du corpus pré-existant de la science-fiction. Peut-être est-ce la voie ? Un siècle de tradition de SF est peut-être trop lourd à porter ?



D’ailleurs, sans nous vanter, les éditions L’Atalante ont déjà accueilli une telle fantasy science-fictionnelle avec la série « Le Sang des 7 Rois ».
A.C.T.I.O.N : Tous les Meneurs de Jeu de Rôle vous le diront, quand l’intérêt n’est plus là, quand les joueurs/lecteurs commencent à s’ennuyer, rien de tel qu’une bonne séquence d’action. Quand votre vie (certes fictive) est en jeu, votre cerveau reptilien prend les commandes et bannit les états d’âmes. Bien entendu tout type d’action, y compris purement psychologique, peut faire l’affaire, ce qui compte est qu’il y ait de l’enjeu et de la tension bon sang !
Permettez-moi donc d’étendre cette recommandation à la littérature de (mauvais) genre.
Alors concernant l’action, rien à dire, c’est la signature de Larry Correia que de produire des histoires à fort taux d’adrénaline. Celui-ci ne fera clairement pas exception. Et c’est tant mieux !
Mais il s’agissait peut-être du commandement le plus facile à remplir, qu’en est-il des autres critères ?
Passons directement au critère le plus éloigné, apparemment, de cette fantasy : quelle connexion pourrions nous avoir avec des êtres humains vivant dans l’univers bizarre du fils de l’épée noire ? Apparemment aucune mais, et je parle sans aucune information exclusive, la mythologie évoquée par l’auteur parle bien d’un Dieu responsable de l’éviction des démons de toute terre émergée.
Bizarre n’est-ce pas ?
Cela sous-entend, en tous cas moi je l’entends ainsi, que l’Humanité n’est pas native de ce lieu. De même vous apprendrez à cette lecture que l’Acier Noir est une relique d’un Âge lointain et que les secrets de sa fabrication ont disparu.
Or l’Acier Noir a un rôle considérable dans ce monde, car il y a deux types de guerriers : ceux qui possèdent une lame d’Acier Noir et les autres…
Seules ces lames sont en effet capables d’entamer l’impénétrable peau des Démons qui enfreignent parfois l’antique partage Terre/Mer de l’origine du monde.
Ces éléments ne vous font-ils pas furieusement penser à des hommes jadis débarqués d’un vaisseau spatial ? De la pure science-fiction quoi ! L’avenir nous le dira.
Reste l’originalité, là pas de doutes. Le début est de ce point de vue fracassant, notre héros, Ashock, est simplement le meilleur guerrier du monde connu. Il ne connaît pas la peur, la pitié lui est étrangère puisqu’il respecte et fait respecter scrupuleusement la Loi et que la Loi est parfaite ; par définition.
Bizarre non ? On dirait un Paladin directement issu de Donjons&Dragons, mais ces types là ne peuvent exister ! Je vous rassure, la vérité est encore plus étrange et Ashock se révèlera être un héros tragique.
Alain Kattnig